Impacts

Bien qu’impalpable, invisible et inodore, l’air est précieux. L’altération de sa qualité affecte de nombreux domaines, il fait l’objet d’une attention particulière de la Saint-Étienne Métropole.

  • Les polluants et leurs effets sanitaires

    Qu'est-ce que la "pollution atmosphérique" ?

    Difficile de la cerner, tant elle est disparate : des centaines de polluants habitent, continuellement, l’atmosphère. Nous en inhalons chaque jour qui pénètrent plus ou moins loin dans notre organisme. Mais parmi eux, certains sont particulièrement présents, révélateurs de la qualité de l’air et, de fait, particulièrement suivis.

     

    Dès 2014 l’OMS a classé la pollution atmosphérique comme le principal risque environnemental pour la santé dans le monde.

     

    En provoquant de l’asthme, des bronchites des thromboses, la pollution de l’air touche essentiellement les personnes les plus fragiles : 

    • les personnes âgées qui souffrent souvent d’autres maladies,
    • les enfants dont le système respiratoire n’est pas encore pleinement développé,
    • les femmes enceintes,
    • les personnes souffrant de pathologies chroniques (maladies respiratoires chroniques, allergies, asthme, maladies cardio-vasculaires, diabète),
    • les fumeurs, dont l'appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac.

     

    Chaque année en France, 48 000 morts sont liés à la pollution de l'air.

     

      • Le dioxyde d'azote

        Le dioxyde d'azote (NO2) est principalement l’effet du trafic automobile, et plus particulièrement de la circulation des véhicules diesel, responsables à eux seuls de près de 65 % des émissions sur le territoire.

        C’est un gaz toxique et irritant pour les yeux et les voies respiratoires. Chez les asthmatiques, il augmente la fréquence et la gravité des crises. Chez l’enfant, il favorise les infections pulmonaires. Cependant, on estime aujourd’hui qu’il n’y a pas de risque cancérigène lié à l’exposition au dioxyde d’azote. Il participe aux phénomènes de pluies acides, à la formation de l’ozone troposphérique, dont il est un des précurseurs.
         

      • Les particules fines

        Les particules fines (désignées PM 10 et PM 2,5, respectivement inférieure à 10 et 2,5 microgrammes) sont produites en partie par le trafic routier (entre 15 et 20 %) mais sont surtout dues au chauffage résidentiel (plus de 60 % des émissions de PM 10 et près de 70 % des émissions de PM 2,5).
        Premiers responsables de ces chiffres, les systèmes de chauffage individuel au bois peu performants (foyers ouverts ou anciens, datant d’avant 2002), particulièrement polluants.

        Elles peuvent, à des concentrations relativement basses, irriter les voies respiratoires inférieures et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble.  Certaines particules ont des propriétés mutagènes et cancérigènes. 

      • L'ozone

        L'ozone (O3) se forme lorsque plusieurs polluants se combinent. Il est stimulé par le rayonnement solaire et se concentre principalement et massivement dans les zones rurales et en altitude. La pollution atmosphérique concerne donc tout le monde, et est partout présente, même à la campagne !

        Deux-tiers des vigilances atmosphériques déclenchées en 2019 étaient consécutives à des dépassements de seuil de l’ozone (le tiers restant étant lié aux particules fines). Aussi, alors que les autres polluants ont une tendance globale à la baisse depuis plusieurs années, l’ozone est le seul a connaître une évolution à la hausse. 

        Les enfants, les personnes âgées, les asthmatiques, les insuffisants respiratoires sont particulièrement sensibles à la pollution par l’ozone. La présence de ce gaz irritant peut provoquer toux, inconfort thoracique, essoufflement, irritations nasale et oculaire. Elle augmente aussi la sensibilisation aux pollens.
         

      • Le dioxyde de souffre

        Le dioxyde de souffre est un irritant des muqueuses, de la peau et des voies respiratoires supérieures (toux, dysphées, etc.). Il agit en synergie avec d’autres substances, les particules fines notamment. Comme tous les polluants, ses effets sont amplifiés par le tabagisme.
         

  • Si l'on divisait la pollution atmosphérique par 2

    Une étude d’impact sanitaire du bassin stéphanois a été réalisée en octobre 2014.

     

    Cette étude a montrée que, si le niveau moyen annuel de particules fines était divisée par 2, il y aurait : 

    • - 5% des décès annuels : soit 200 morts qui pourraient être évités,
    • une espérance de vie gagnée de 8 mois,
    • un bénéfice économique de la mortalité évitée qui est estimé à 330 millions d’euros par an.

    étude sanitaire

     

  • Les impacts économiques et réglementaires

      • Au niveau économique

        Un rapport sénatorial publié le 9 juillet 2015 fait état du coût économique et financier de la pollution de l’air. Dans ce rapport, la commission missionnée évalue globalement à 101,3 milliards d'euros le coût annuel de la pollution de l'air.
        > Consulter le rapport complet 

      • Au niveau juridique

        En 2015, l’association « Les amis de la terre » a intenté une action en justice contre l’Etat pour l’inciter à agir contre la dégradation de la qualité de l’air en France. En juillet 2017, le Conseil d’Etat lui a donné raison et a condamné 15 zones françaises dont le bassin stéphanois pour dépassement des valeurs limites ou cibles en matière de qualité de l’air fixées dans la directive européenne 2008/CE/50, les incitants à mettre en place un plan d’action efficace pour améliorer la qualité de l’air sur leur territoire.

        En juin 2020, Saint-Etienne est parvenu à sortir du contentieux national comme 4 autres collectivités. Au-delà du contentieux et malgré une amélioration qui se confirme, la qualité de l’air reste préoccupante sur le bassin stéphanois et certains habitants sont encore trop exposés à la pollution.

        A noter que les seuils réglementaires issus de la directive européenne vont être renforcés dans les années à venir.